QUESTION BOTANIQUE
Quel est le nom botanique de l’eucalyptus citronné ?
A/ Eucalyptus citriodora
B/ Corymbia citriodora
C/ Eucalyptus citrodorata
Vous connaissez les eucalyptus ? Saviez-vous qu’il en existe plus de 800 ? Produisent-ils tous des huiles essentielles ? Toutes les réponses dans cet article !
Côté Histoire
L’eucalyptus fait partie de ces arbres présents sur Terre depuis des millénaires. C’est seulement en 1788 que le botaniste français Charles-Louis L’Héritier de Brutelle baptise pour la première fois ce genre botanique. Et cela uniquement grâce aux échantillons rapportés d’Australie en Europe par les missions scientifiques maritimes qui parcouraient le globe.
L’Héritier de Brutelle inventa le nom « Eucalyptus » à partir du grec : « eu » qui signifie « bien » et « calypto » qui signifie « couvert, couvrir ». En effet, ce nom fait allusion au fait que l’eucalyptus cache ses belles étamines afin de les protéger. Les fleurs restent donc en partie dissimulées même après la floraison. Cette caractéristique est commune à tous les eucalyptus.
Il faudra toutefois attendre 1848 pour que l’Eucalyptus citronné soit décrit officiellement par un botaniste britannique, M. Hooker.
Les Usages traditionnels
La médecine aborigène l’utilise depuis très longtemps pour guérir différents maux (fièvres, asthme, etc.) Lorsqu’il est entaillé, il exsude une gomme résineuse rouge, qui lui vaut le surnom de « Gommier ».
Cet arbre a la particularité d’assainir et d’assécher les sols. Il fut par exemple planté pour assécher les zones marécageuses. De fait, cela eut un impact direct sur l’éradication de certaines maladies tropicales. C’est entre autres à la suite de la disparition de la malaria dans des zones où il avait été planté massivement qu’on le surnomma “arbre à fièvre”.
Au fur et à mesure des siècles
Très vite, l’Homme se rend compte que la croissance rapide des eucalyptus est également très intéressante pour l’industrie papetière qui peut planter ces arbres et les récolter rapidement. Toutefois, cette caractéristique peut aussi se montrer délétère dans des situations diverses : perte de la biodiversité ou diminution des ressources en eau à cause de l’assèchement des sols.
Un autre risque majeur lié à la monoculture des Eucalyptus est celui des risques d’incendies à cause des vapeurs d’huiles essentielles qui exsudent du feuillage. La nature étant bien faite, ces variétés d’arbres ont développé par eux-mêmes des moyens de survivre à ces épisodes de destruction par le feu. Des bourgeons de réserve sont dissimulés sous l’écorce et pourront vite donner de nouvelles tiges. De plus, les fruits résistent à la chaleur et sont capables de s’ouvrir après que l’incendie soit terminé. Les cendres compensant la pauvreté du sol, les bourgeons dissimulés et les fruits “fire-proof” sont trois moyens complémentaires qui permettent aux Eucalyptus de toujours peupler des hectares entiers aux 4 coins du monde. Tel le phénix, l’eucalyptus peut donc renaître de ses cendres.
Comme beaucoup d’autres plantes importées par les navigateurs au fur et à mesure des siècles, l’eucalyptus citronné trouva au XIXe siècle un terrain propice à l’est de l’île de Madagascar dans les régions humides qu’il affectionne.
Côté Distillation
Il existe près de 800 espèces d’Eucalyptus. Tous ne sont pas cultivés pour être distillés. Actuellement on compte une quinzaine d’espèces dont les rameaux feuillus sont distillés.
Les Eucalyptus ont redessiné peu à peu les paysages malgaches depuis le début du XXe siècle. Les avis divergent aujourd’hui sur l’implantation massive de ces arbres. D’après certains, cela a permis d’éviter l’érosion due à la déforestation. Cependant pour d’autres, ces eucalyptus ont pris le pas sur des espèces endémiques. La polémique est toujours vive.
Aujourd’hui des eucalyptus robusta participent au reboisement de l’île et permettent également le développement de la production de miel. Tandis que l’Eucalyptus citronné mis en culture sur l’île est destiné principalement à la distillation et la production d’huile essentielle.
L’extraction de l’huile essentielle a lieu lors de la distillation des Feuilles de l’eucalyptus citronné.
L’huile essentielle d’eucalyptus citronné mais pas que
A la Distillerie Bel Air, nous vous proposons de découvrir des huiles essentielles 100 % bio provenant de variétés d’Eucalyptus différents dont certains cultivés en France :
– Notre unique eucalyptus gundal, cultivé et distillé en France. Une huile essentielle encore trop peu connue aujourd’hui et qui mérite d’être découverte d’urgence ! Ici 1 article complet pour en savoir plus
– Notre pépite : L’eucalyptus radié cultivé et distillé en France ! 1 article complet également en cliquant juste là
– Le classique L’eucalyptus globulus
– et bien sûr L’eucalyptus citronné dont nous parlons ici !
Côté Botanique
L’Eucalyptus Citronné appartient à la grande famille des Myrtacées et son nom latin est Corymbia citriodora. C’est un très grand arbre qui atteint généralement les 50 mètres de haut.
Il peut se reconnaître facilement grâce à son tronc de couleur blanchâtre. Son écorce de couleur marronnée se décolle du tronc et s’enroule peu à peu sur elle-même. De plus, cet arbre possède des feuilles allongées qui sentent le citron lorsqu’on les froisse !
Un changement de genre pour l’eucalyptus citronné
Les botanistes l’ont d’abord classé pendant des années dans le genre Eucalyptus. En 1995 un nouveau genre est créé : le genre Corymbia qui regroupe 80 espèces. C’est pour cette raison que le nom botanique de cette plante est passé de Eucalyptus citriodora à Corymbia citriodora. Toutefois son nom vernaculaire, ou nom d’usage, est resté identique « Eucalyptus citronné ou citrin »
Et pourquoi cette différenciation botanique ? Car le Corymbia possède une inflorescence, qui, comme leur nom l’indique, est sous forme de corymbe. Les Eucalyptus radiata et Eucalyptus globulus ont quant à eux une inflorescence simple, en épi. Ils sont donc “restés” dans le genre Eucalyptus.
Sources
https://www.universalis.fr/encyclopedie/eucalyptus/
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02959145/document