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Huile essentielle d’Ylang-Ylang bio : distillation

Huile essentielle d’Ylang-Ylang bio : distillation

QUESTION HISTOIRE

L’Ylang-Ylang entre dans la composition d’un des parfums les plus célèbres du monde :

A/ J’adore de Dior
B/ Chanel N°5 de Chanel
C/ Angel de Mugler

Voir la réponse

Côté Histoire

Dès le 16e siècle, les Européens découvrent la fleur d’Ylang-Ylang, tout d’abord sur l’archipel des Moluques, à l’est de l’Indonésie. Connues pour leurs épices, ces îles attirent à l’époque les flottes de toutes les grandes nations. C’est un arbre nommé Cananga Odorata qui donne naissance aux célèbres fleurs jaunes appelées Ylang-Ylang.

Cependant aujourd’hui, l’Ylang-Ylang est principalement cultivé, non plus dans l’Océan Pacifique mais dans l’Océan Indien ! Nous parlons ici de Madagascar, Mayotte et des Comores. Les Comores étant actuellement les premiers producteurs mondiaux d’huile essentielle d’Ylang-Ylang.

Tout comme le Giroflier dont nous vous parlions récemment et qui donne l’huile essentielle de clou de Girofle, le Cananga odorata arrive sur les rivages de l’Océan Indien au XVIIIe siècle.

C’est lors d’une expédition maritime française dans les années 1770, que le Capitaine d’Etchevery rapporte l’Ylang-Ylang tout d’abord à la Réunion. Elle sera introduite à Madagascar seulement au début du XXE siècle, dans les années 1910. Elle bénéficia rapidement d’une production plus “intensive” car l’altitude et le climat lui étaient plus favorables, surtout au nord-ouest de la Grande Ile.

L’Ylang-ylang est petit à petit devenu le symbole de l’île de Nosy Be, petite île malgache à quelques encablures de la Grande Ile. Nosy Be est surnommée l’« île aux parfums » principalement grâce aux plantations d’ylang-ylang. La culture de cette fleur reste encore aujourd’hui la principale source de revenus pour les habitants de l’île de Nosy Be.

Pourquoi produire de l’huile essentielle d’Ylang-Ylang ?

Car elle est très employée par le monde de la parfumerie depuis des siècles ! Avec le développement des produits cosmétiques, l’Ylang-ylang entra bien vite dans les formules de nombreux gels douches, savons, shampoing et autres crèmes de jours. Elle présente en effet une grande richesse olfactive avec des notes particulièrement florales et jasminées.

Le parfum de l’Ylang-Ylang va marquer durablement les esprits car il sera intégré à la formule du célèbre Chanel N°5 créé en 1921. La légende dit que Coco Chanel souhaitait composer “un parfum de femme à odeur de femme”. Ce parfum est encore aujourd’hui le parfum le plus vendu au monde.

Côté distillation

Dans les différentes zones de production, la cueillette des fleurs peut être effectuée durant toute l’année. Cependant il existe clairement des pics de récolte en dehors de la saison des pluies. A Madagascar par exemple, il est préférable de récolter les fleurs de juin à octobre, période durant laquelle on évite de ramasser des fleurs gorgées d’eau. La cueillette se déroule souvent tôt le matin. En effet, les composants aromatiques de la fleur synthétisent durant la nuit et se volatilisent ensuite tout au long de la journée. De même, les fleurs les “âgées” et les plus jaunes sont récoltées en premier car elles contiennent plus de molécules aromatiques que les jeunes fleurs. En suivant ces différentes techniques, les producteurs s’assurent finalement de meilleur rendement en huile essentielles.

Et heureusement, car la distillation d’Ylang-Ylang dure entre 20 et 24h ! Et oui, il faut laisser le temps au temps si l’on souhaite obtenir une huile essentielle d’Ylang-ylang totum. Totum signifie l’ensemble, la totalité. Dans le monde de la distillation, cela veut dire qu’on s’assure d’extraire toutes les molécules aromatiques présentes dans la plante. Autrement on obtiendrait des “fractionnés”.

A Madagascar, la production d’huile essentielle se décline en différentes catégories selon les extraits obtenus : Extra Supérieure, Extra, Première, Deuxième, Troisième et Complète  La complète est aussi appelée Totum. C’est une des plus recherchées dans le monde de l’aromathérapie car elle possède des qualités olfactives exceptionnelles. La parfumerie de luxe recherchent les catégories Extra supérieure et Extra normale ainsi que la Première. Les catégories Deuxième et Troisième sont plutôt utilisées dans les cosmétiques.

Vous pouvez vérifier sur votre flacon d’Ylang-Ylang de la Distillerie Bel Air, il est bien spécifié “Totum” sur l’étiquette

Des partenaires passionnés

Car à la Distillerie Bel Air, nous travaillons avec des producteurs partenaires passionnés ! Ceux-ci produisent des huiles essentielles bio dans le respect de la plante au champ, de l’essence à l’alambic et bien sûr des humains y contribuant tout au long de la production.

Avec les alambics plus modernes qui sont installés au fur et à mesure à Madagascar il est possible aujourd’hui de distiller en 12h pour obtenir une huile essentielle Totum.

Les fleurs sont distillées fraîches, sans séchage. Souvent les alambics sont installés au plus près des champs cultivés pour réduire le risque de volatilisation des molécules aromatiques.

Vous vous demandez peut-être si l’Ylang-Ylang produit beaucoup d’huile essentielle ? 1 kilo d’huile essentielle nécessite de rassembler et distiller 40 à 50 kg de fleurs. En sachant qu’un arbre peut donner entre 4 et 6 kg de fleurs par an, on parle ici de rendement moyen. Ni trop, ni trop peu.

Pour exemple :

1 kilo d’huile essentielle de lavandin grosso = 20 kg de fleurs = très gros rendement

1 kilo d’huile essentielle de camomille noble = 400 kg de fleurs = rendement très faible

Ces 6 kg annuels de fleurs sont produits lorsque les arbres sont au sommet de leur production, c’est-à-dire lorsqu’ils ont entre 10 et 15 ans. Et ils peuvent produire des fleurs pendant 40 ans.

Côté botanique

Cananga odorata est un arbre dit persistant appartenant à la famille des Annonaceae, classe des Magnoliopsida.

Il culmine en moyenne à 30m de haut. A l’état sauvage, on a déjà vu des spécimens allant jusqu’à 40m. Sa croissance est extrêmement rapide : on note plus de deux mètres par an dans les premières années.

Mis en culture, un premier écimage est effectué lorsque l’arbre atteint l’âge de 3 ans. Cela consiste à couper la cime afin de redistribuer la sève aux branches latérales. L’arbre croît ainsi en largeur et cesse de pousser en hauteur. L’arbre est ensuite maintenu à une hauteur de 2 m afin de faciliter la cueillette des fleurs pour les cueilleurs. Et à Madagascar, les branches sont même lestées. En effet, cela donnera à l’arbre un port tombant qui facilitera davantage la récolte.

Son écorce est lisse et marron-grise. Les feuilles sont entières, vertes foncées et mesurent 20 à 25 cm de long.

Au stade mature, les fleurs deviennent jaune brun alors qu’elles sont vert clair puis jaune clair à l’état de bouton.

Les fruits de cet arbres sont des baies de couleur vert-noir et ne sont pas comestibles.

Très rustique malgré l’élégance de ces fleurs, il s’adapte à des sols variés, allant du sablonneux à l’argileux en passant par les sols volcaniques ! Idem si on parle de l’altitude : il peut pousser autant au niveau de la mer qu’à 800 mètres d’altitude, voire 1200m près de la ligne de l’Equateur. Il est un peu plus exigeant en ce qui concerne les températures : entre 25 et 31°C. Il ne supportera pas des températures descendant en dessous de 5°C.

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